12 mars 2007

(photo)Synthèse de la culture hippo(p)

Parfois, j'aime bien jardiner. A chaque saison la récolte s'annonce meilleure. Sans OGM en plus. On a les rappeurs pour ça. Question engrais, j'ai jamais rien vu qui multiplie aussi efficacement les légumes.

Je suis particulièrement impressioné par le phénomène d'appartenance à une communauté pseudo-culturelle, auto-étiquettée à grand renforts de beuglements inarticulés pétris d'automasturbation revendicative modèle ch'ai-po-s-qui-s-posse-mais-chui-contre (TM).

Ad nauseum, variation profondément philosophique sur l'impérieuse nécessité de se frotter mutuellement les biceps ensués, friction rassurante dans les ténèbres intellectuelles qui servent d'embryons de cheminement de pensée à l'assidu pratiquant du baskets-casquette-survet' dans la terrible et oppressive société qui le dépasse.

Dommage que le réflexe de réflexion salvateur issu de la perdition dans le marasme économique bien réel qui entoure les pas-de-bol de la démocrature soit remplacé systématiquement par l'ahanement bêtifié d'une bande de demi-babouins gesticulants. Le balancement autistique inargumenté en guise de bouclier contre la misère, renoncement déguisé en révolte. Etouffant les quelques efforts expressifs d'une poignée d'éduqués dans la bouillie des sécrétions corporelles du protoplasme simili-humain qui se vautre dans le fantasme polymérisé à 50 centimes, miroir déformant de l'infantile ultra-succès utéro-freudien ostentatoire.

Vox clamantis in deserto VS j'éjacule donc je suis.

Chaque pas supplémentaire dans l'imitation d'un énième modèle épilepto-priapique, plus orné de décoration aurifère qu'un luminaire de noël nord-américain monté (au propre comme au figuré) par un adorateur prépubère de Ganesh, un nouveau succès de la négation existencielle post-reptilienne.

Rentabilisation envisageable, encore quelques pas de plus et l'amputation généralisée des membres, casquette et entre-jambe excepté, pourrait même résoudre quelques problèmes d'alimentation protéïnique ici ou là. Branchez un asticot sur du 220 dans le prochain clip de Booba, ils seront d'accord. Plus facile pour danser, man !

Ceci dit, les radios dédiées à cette merveille culturelle ont leur utilité.
Moi, je m'en sers dans les embouteillages. Question de communication.

J'aime entendre les pots d'échappement du monde qui m'entoure en stéréo...
Catalyse cathartique.

2 commentaires:

Logan McDougall a dit…

Cher avocat,

Avant toi, il existait pourtant en moi un léger sentiment d'amour pour cette sous-culture née de l'appartenance de 80% des individus originaux concernés à une ex population carcérale. Le fait qu'ils revendiquent leur haine d'un système qui les avait si lâchement abandonné en scandant leurs vers sur une musique syncopée en faisait, à mes yeux du moins, les nouveaux escalves rebelles chantant leur blues du fin fond des champs de coton fantasmés de Brooklyn ou du Bronx.

Puis vinrent Snoop Dogg, Tupac, et une floppée de vils copieurs qui utilisérent cette manne pour fabriquer de beaux biftons et en orner leurs cadillacs Eldorado 1957 repeintes en doré, oubliant en celà ce que c'était que d'être sorti de la merde, mais continuant de le vociférer sur tous les tons.

Suivirent ensuite Cypress Hill (des mexicains) et House of Pain (des irlandais) qui étaient nettement moins amers, plus rigolos, bien que toujours sortis du carcan pénitentiaire, et modifièrent le paysage.

Fin de la ballade poétique avec M Pokora et ses petits frères, qui a presque tout compris à la musqiue et aux paroles, sauf qu'il vient du fin fond de la creuse, et que là, la rebellion ne s'explique plus vraiment. Du coup, l'ensemble du mouvement est décridibilisé, crétinisé à outrance, et la chanson de geste du gangster en voie de rédemption est devenu le meuglement presque viril d'un blanc-bec en voie de pseudo-gangsterisation par la casquette et le caleçon qui dépasse.
(Il est d'ailleurs navrant de constater que cette mode n'a existé que parce que les gardiens de prison racistes des états du Sud pensaient humilier les petits noirs en leur refilant des pantalons trois fois trop grands et pas de ceinture, et que maintenant, tous les petits blancs essayent désespéremment d'obtenir de leurs parents d'acheter un pantalon XXXXXXXXXL et des caleçons Calvin Klein. Les gardiens de prison en sont maintenant rendus à humilier les petis noirs en leur refilant des pantalons trop justes qui leur épousent merveilleusement le fondement. Ce que c'est, quand même, le désir d'humilier...)

Du coup, on constate que le mùessage qui était très sérieux, au départ (Je suis malheureux, mais j'arriverais à m'en sortir) est devenu complètement idiot (Je ne suis pas et n'ai jamais été malheureux, mais j'aurais bien aimé l'être pour pouvoir crier au monde mon envie de m'en sortir par mes propres moyens. Manque de bol, papa était producteur de disques.)

Les premiers revendiquaient leur révolte en refusant de baisser leur froc, les suiveurs ont décidé de hurler leur envie de montrer leur culs.

Comme quoi, la musique, c'est comme le fromage. Aussi bon que ce soit au départ, faut pas le laisser attendre trop longtemps, sinon, après, ça pue.

Logan McDougall a dit…

On constatera aussi avec consternation que même les blancs sont obligés de se raser le torse pour ressembler encore un peu plus à leurs idoles d'ébène.

Les plus ambitieux iront jusqu'à se nouer un pneu autour du gland pour obtenir de leurs attributs virils qu'ils se métamorphoses.

Et certains pousseront même jusqu'à s'autocongratuler de n'avoir pas encore la longueur, mais au moins que la couleur soit la bonne.

Quand on vous dit que la musique adoucit les moeurs, c'est pas faux. Mais ça érode aussi complètement le sens critique et rend parfois complètement con. Confer M Pokora cité plus haut.

Quoique dans son cas, il soit possible que ça vienne d'avant sa rencontre avec le "Showbiiiiiiiizz".